dimanche 8 novembre 2009

Le Hohlandsbourg

[367] Le Hohlandsbourg domine Colmar et la plaine d'Alsace

Bâti en 1279, sept kilomètres à l'est de la ville impériale de Colmar, le château du Hohlandsbourg fut le symbole de la politique habsbourgeoise en Alsace jusqu'à la guerre de Trente Ans, où il vit sa ruine.
C’est Siegfried von Gundolsheim, prévôt de Colmar, qui fait construire le château du Hohlandsbourg, sur l'impulsion du roi d'Allemagne, Rodolphe de Habsbourg, pour sa remarquable situation géographique, permettant de surveiller la ville impériale de Colmar. Le château à ce moment-là, se résumait sans doute à l'Oberschloss, dit château supérieur, qui sera par la suite enclos dans la grande enceinte.

En 1281, le château est assiégé par le grand bailli d'Alsace, Otton d'Ochsenstein (neveu du roi), allié des bourgeois de Colmar et est livré au pillage. Le Hohlandsbourg revient ainsi au roi Rodolphe, qui l'annexe aux domaines de la famille des Habsbourg et en fait une puissante forteresse et un centre administratif.

En 1303, le bailli s'installe à Kientzheim, l'un des 9 villages de la Seigneurie du Hohlandsberg avec Ammerschwihr, Ingersheim, Katzenthal, Meywihr, Niedermorschwihr, Sigolsheim, Turckheim et Wintzenheim, lieu plus agréable et plus commode, de sorte que le château, tout en restant chef-lieu officiel du bailliage, perd sa fonction administrative. Les Habsbourg donnent ensuite en gage le Hohlandsbourg à de grandes familles de la noblesse qui étaient leurs créanciers, tout en se gardant le droit de l'utiliser en cas de besoin.

En 1363, le duc Rodolphe IV d'Autriche cède le château aux trois frères Ribeaupierre, résidant aux Châteaux de Ribeauvillé, pour la somme de 1000 florins.

En 1398, après le mariage de Dame Herzlaude de Ribeaupierre, fille d'un des trois Ribeaupierre, avec le comte Jean de Lupfen, le Hohlandsbourg devient fief des Lupfen, dont une série de comtes vont s'y succéder pendant 162 ans.

Au XVIe siècle, le Hohlandsbourg conserve sa fonction de défense car les Habsbourg appréhendent une attaque de François Ier.

En 1563, les comtes de Lupfen vendent le château à Lazare de Schwendi, célèbre homme d'état et militaire.

En 1568, l'empereur Maximilien II, fils de Ferdinand Ier (Habsbourg) élève Schwendi au titre de “baron de Landsberg“. Schwendi, renforce le château afin de l'adapter aux impératifs de la défense par l'artillerie, par la construction d'un ouvrage avancé côté Nord et d'un bastion à deux casemates. Il est doté de trois canons montés sur roues (don de l'empereur Maximilien II), de 8 canons moins lourds ainsi que d'un mortier.

En 1572, le titre de baron de Landsberg est transformé en baron de Hohlandsberg.

En 1595, à cause des mercenaires étrangers, la commission chargée de l'organisation de la défense du pays décida que des guetteurs postés au château devaient, en cas d'incendie, tirer deux coups de canons et trois coups à l'approche de l'ennemi.

En 1632, la plaine de Haute-Alsace est aux mains des Suédois. Les Colmariens ont maintenant une garnison suédoise à l'intérieur des remparts. Le commandant de l'armée, inquiet de la position du Hohlandsbourg, appartenant à l'Autriche, décide d'accroître les fortifications de Colmar et de supprimer la menace pesant sur la ville.

En 1633, le château est aux mains d'une petite-fille de Schwendi, veuve d'un comte de Fürstenberg. Le Rhingrave Otto, qui commandait l'armée suédoise, s'empare sans difficulté du château. La même année, les Colmariens descendent les canons qui se trouvaient au château, afin de renforcer leur propre artillerie. Désarmé, le Hohlandsbourg n'est plus une menace pour eux et est laissé sans défense.

En 1634, une patrouille autrichienne d'une vingtaine d'hommes entre par surprise au château. Peu après cet événement, les Français prennent la relève des Suédois en Alsace et placent une petite garnison au château.

En 1637, à l'annonce de l'arrivée d'une forte armée autrichienne et craignant qu'elle ne se saisisse du Hohlandsbourg et qu'elle ne s'y installe, les Français décident de démanteler la forteresse à coups d'explosifs et d'incendier les bâtiments, afin que celle-ci soit rendue inutilisable. L'essentiel des murailles resta cependant sur pied.

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